Aux Etats-Unis, la droite trumpiste choisit une stratégie de guerre contre les mots et la réalité. En France, où le nom d'Orwell est si fréquemment cité, cette situation ne préoccupe pas plus que ça.
En à peine dix jours au pouvoir, Donald Trump – et avec lui tout le parti Républicain – a fait pire en matière de censure que tout ce que les « anti-wokes » accusaient la gauche de vouloir faire depuis plusieurs années. Au nom de sa « révolution du bon sens », l’administration du président américain fraîchement élu a fait fermer plus de 8000 sites officiels au nom de « la lutte contre l’idéologie du genre »[i], réécrire des articles, retirer de la circulation une quantité phénoménale de données issues de la recherche publique, suspendre des recherches en cours (y compris celles portant sur le cancer, ce qui implique que des malades en cours de traitement ont perdu l’accès à leurs soins), et interdire en masse des publications scientifiques. Les agences de financement de la recherche, après avoir dû geler l’intégralité de leurs financements, sont désormais sommées d’effectuer une censure politique des demandes, afin de réaliser un audit des financements de celles contenant des termes comme « transgenre », « diversité », « inégalités », ou encore « femmes »[ii].
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